vendredi 26 avril 2013

Sauvé par un geste d’amour et d’amitié…

Il avait les yeux d’une telle tristesse
Qu’il faisait pitié…
Allongé sur la paille
Il attendait patiemment tous les matins
La petite fille qui venait en chantant avec son panier
Lui donner à manger ses granulés
Quelques rondelles de carottes venant du potager
Et du vieux pain rassis

Elle avait pour habitude
De lui faire la conversation avec douceur
Comme a un humain pour le revigorer
Elle avait mal de le voir enfermé
Dans cette cage au grillage à petits trous
Elle aurait voulu le surprendre
Et l’emmener vadrouiller
Comme son petit chien

Le pauvre lapino, rien ne le consolait
Il gardait un air si éprouvé
Que parfois elle aurait souhaité
Qu’il puisse exprimer ce qui le chagrinait

Malheureusement, il ne savait que ruminer
Aucun son ne sortait de sa bouche
Mais comme il était malin
Il a trouvé la solution
Pour attirer l’attention de sa copine
Il remuait son petit nez
En la fixant profondément
Pour qu’elle puisse comprendre
Son tourment

La fillette a fini par saisir sa détresse
Il cachait dans sa fourrure rouquine
Ses grandes oreilles pour les dissimuler
Il les trouvait trop longues, il en avait honte !
Les poules étaient juste à côté,
N’étaient pas très gracieuses
Elles se moquaient de lui en caquetant

Son regard suppliait l’enfant
De le sortir de sa garenne
Il ne supportait plus
Le treillis de sa prison
Ca le déprimait, il refusait de manger
Il se laissait petit à petit mourir de chagrin

Le cœur attendri, la gamine ne résista pas
Le prit dans ses bras
Lui fit un gros câlin
L’embrassa sur le dessus de la tête,
Discrètement traversa la cour
Et lui rendit sa liberté
En le lâchant dans le pré

Elle rentra chez elle se laver les mains
Partit à l’école le cœur serré
Mais avec le sourire aux lèvres
En se disant :
Qu’elle avait fait une bonne action
En sauvant la vie de son lapin
Pour qu’il ne finisse pas
Dans une casserole sur le coin du feu
Pour le mijoté du dimanche

Rien qu’a y penser
Elle en avait la nausée !

Le petit vagabond s’en est allé
En bondissant de joie
Remontant ses oreilles
En signe d’au revoir et de merci
Vite ! Il chercha ses copains dans les fougères
A l’entrée de la forêt
Il bafouillait dans son langage
Pour raconter son aventure domestique
Et témoigner que les hommes
Etaient parfois charitables
Il avait eu la chance de rencontrer
Une charmante petite amie
Qui lui avait sauvé la vie
Par un geste d’amour et d’amitié

D.Isabelle
Le 26-04-2013

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Mise en page: D.Isabelle
Un conte issu de mon enfance

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