vendredi 28 octobre 2016

Dans le coin de la cuisine, j’écoutais…



La nuit attire mon attention, je pense à mes défunts, à mon père
Mes pensées sont près d’eux, un peu plus ce Week-end de fête
Je serre les mains, je ferme les yeux, ma prière n’est qu'à moi
J'y mets tout ce que j'aime, ce que j'espère, tout ce que je crois
A la lueur d’une bougie, je parle en sourdine à ceux que j’aime

Mes jeunes années ressurgissent comme un éclair dans le ciel
Ce moment, me fait du bien, le soleil brille dans ma mémoire

La semaine de la Toussaint, c’était comme une randonnée
Maman nous emmenait à la ville voisine acheter des bottines
Les recommandations s’imposaient avant de rentrer chez «Bata»
Le patron était un bel homme, un gentleman, il portait une veste
Très British, des chaussures en cuir, il séduisait mes yeux d’enfant

Il arrivait dans la boutique sans faire de bruit, droit comme un I
Son bonjour était avenant, il nous demandait avec gentillesse
Si on avait fait notre choix tout en nous offrant ses bons conseils
J'aimais sa façon de nous parler, presque à voix basse, j’en avais
Des frissons, puis, il se dirigeait vers la réserve d’un pas engourdi

Mes jeunes années ressurgissent comme un éclair dans le ciel
Ce moment, me fait du bien, le soleil brille dans ma mémoire

La Toussaint n'était pas triste à la maison, c’était tout un cérémonial
Le matin nous allions à la messe, ensuite c'était la visite des cimetières
Pour rendre hommage à nos grands parents, y déposer une chrysanthème
En rentrant, papa avait fait rougir le poêle au charbon, je me précipitais
D'aller réchauffer mes mains et mes pieds devant la porte du fourneau

L'après midi , en famille, nous partions à la bénédiction des tombes
Et la journée se terminait bien souvent avec la visite de nos oncles
Tantes et cousins...la Toussaint me faisait penser à la nouvelle année
Les parents parlaient de leur passé, et moi, dans le coin de la cuisine
J’écoutais, pour aujourd’hui dédier à mon cahier quelques lignes

Mes jeunes années ressurgissent comme un éclair dans le ciel
Si mon cœur est triste, le blues s’envole vers l’infini offrir mes câlins

A tous ceux qui ont quitté ce monde pour protéger l’étoile du repos

D.Isabelle

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