J’ai le souvenir d’une femme au grand Cœur
Elle habitait en face de chez moi
Sa maison était grande
Pour y loger toute sa famille
Ses enfants étaient nombreux
Ils étaient tous gentils, ils étaient mes amis
J’ai en mémoire
Des moments inoubliables de partie de plaisir
Les grands étaient dépitant
Le plus petit voulait me marier…
Quand elle me voyait arriver
Son sourire s’élargissait
Vite elle sortait et prenait mon visage à deux mains
Pour y déposer deux baisers
Sur mes joues colorées de bonne santé
J’aimais quand elle me disait :
Aahh ma Bélotte !
Mon cœur à chaque fois en était bouleversé
J’étais petite, mais je là revois
Nettoyer sa cuisine comme au temps passé
A genoux, ensuite le dos courbé
Pour que ses carreaux rouges soit brillant de propreté
Je voulais souvent l’aider
Un jour elle a accepté
Elle m’a appris à nettoyer
Sa serpillère était trop grande pour mes mains
Mais j’avais la volonté d’essayer
Pour y arriver
Ca la faisait rigoler
Ses journées étaient bien comblées
Surtout en cuisine
Mais aussi au repassage et au lessivage
Je me souviens des journées ou la couturière
Venait raccommoder tous les vêtements
Elle s’appelait Georgette, elle avait un petit côté comique
Mais elle connaissait bien son métier
Je jouissais de plaisir à la regarder
Pédaler sur sa machine à coudre et à l’observer
Elle manipulait ses grands ciseaux avec agilité
C’est marrant, aujourd’hui c’est moi qui pratique son métier
Puis ma voisine au grand cœur à déménagé
Elle est partie habiter au centre du village, près de l’église,
A l’ancien presbytère
Sa présence dans le quartier me manquait
Mais lorsque je sortais de la séance de catéchisme
Je ne résistais pas à repasser chez elle
Pour aller l’embrasser
Les excuses n’étaient jamais assez nombreuses
Pour lui rendre visite
J’avais ce besoin
De lui témoigner mon amitié et mes sentiments
Elle était un peu comme une deuxième maman
Je jouais du saxophone,
Mon plaisir était de me rendre à l’église pour en jouer
L’écho de mon instrument me donnait des frissons
Que bien souvent j’en pleurais d’émotion
Je me sentais un peu artiste d’avoir le privilège
D’interpréter des morceaux qui me plaisaient
Dans cette église qui ressemblait à un ancien château
Aux magnifiques vitraux
Lorsque j’avais terminé
Bien souvent, maman Odette,
« C’est comme cela que je l’appelais »
Etait assise sur une chaise sur le seuil de sa maison
Je pense que c’était pour m’écouter m’exprimer
Avec cet instrument, qui peut être lui apportait
Un petit coin de bonheur…
Je me souviens aussi
Quelle m’avait disputé
Lorsque je suis montée avec papa
Sur l’échafaudage tout en haut du clocher en travaux
Son sang n’avait fait qu’un tour de me voir marcher sur deux planches
Entourée d’une corde à une hauteur incroyable
Inconsciemment, je lui criais, coucou maman Odette, je suis là !
Quand je suis venue l’embrasser, elle était blanche comme une morte
Elle n’a pas résisté à me dire
Ne me fait plus jamais ça !
Et moi je riais….
La vie nous a séparés pour de longues années
Puisque je suis venue habiter à l’étranger
Je ne l’ai revu qu’une seule fois il a quelques temps
Dans un restaurant,
Elle n’avait pas changé
Elle ne m’avait pas oublié
Puisqu’elle m’a toute de suite prise dans ses bras
Les yeux larmoyants
En me disant…Ma Bélotte
Le souvenir de cette femme restera toujours présent
Dans mon cœur, et j’espère qu’un jour
J’aurai encore la chance de la revoir
Pour évoquer nos souvenirs passés
Des merveilleux moments que j’ai eu avec ses enfants
Mon écrit est ma façon pour ne jamais l’oublier
Et lui dire merci….
Merci Maman Odette !
D.Isabelle
Le 10-06-2012
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C'est
l'église où
je prenais un plaisir fou à jouer du saxophone
C'est l'église où je passais beaucoup de temps avec mes amies à préparer les messes du dimanche
C'est léglise où j'ai fait ma communion
C'est l'église de mon enfance!
Photos: Patrick Delevoy
Montage de la carte: D.Isabelle
Pour en savoir plus sur l'église Saint Martin, cliquez ICI
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