Il a bâti sa
vie, la truelle à la main
Des maisons, il
en a tellement construit
Qu’a la fin de
sa vie, il marchait le dos voûté
Seul, avec son niveau, notre maison a été
Refaçonnée de
la cave au grenier
Je le revois,
taper parpaing par parpaing
A en faire
saigner ses mains, jamais
Il ne se
plaignait, mon Père!
Sa passion était
de cultiver son potager
Il était fier de
montrer les légumes
Alignés au
centimètre près, pas une herbe
Venait taquiner
les sillons, un vrai bonheur
A regarder, son
talent était dans son savoir.
Fatigué en fin
de journée, son regard
Semblait
loin,
il
réfléchissait à
sa journée
Du
lendemain, son visage restait crispé
Le
silence était de rigueur à la salle à manger
De temps en temps, il s’évadait en solitaire
Sous
les peupliers au bord de la rivière
Face
au clocher de l’église du village,
Il
se reposait en pêchant la truite et le goujon.
En rentrant à la
maison, maman était de corvée
A lui cuisiner sa
fricassée de poisson frais
Rien ne pouvait
le rendre plus heureux
Quand elle lui
disait: «ce sera le repas du soir!»
Ses yeux
scintillaient comme des petites lucioles
Son costume de la
semaine était celui de l'ouvrier
La veste et le
pantalon de toile-bleu, sans oublier
L'accessoire qui
lui donnait le charme de l'homme
Des années 30,
il se coiffait d'un béret noir
Ou de la
casquette bleue,
porté un peu sur le côté.
Ma mémoire n'a pas flanché, ni molli, je n'ai rien oublié
Ma mémoire n'a pas flanché, ni molli, je n'ai rien oublié
Tu vois, tu es
encore bien présent dans mes souvenirs
Chaque jour qui
passe, je te sens proche de moi, j'aime ça
Tu es dans mes
pensées depuis ce temps ou ton cœur
A cessé son
mouvement au fond de ta poitrine
Tu
étais un homme courageux
Mon témoignage
est un hommage
J'ai envie de te
dire encore un seul mot
Merci, ma
gratitude est pour toi, Papa!
D.Isabelle
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